Cette année encore, nous pouvons parler d’un millésime atypique. Venez découvrir les particularités du millésime 2018.
Après une année 2017 très sèche, 2018 a débuté sur un schéma climatique tout à fait opposé. La fin de l’hiver et le printemps ont été très humides et nous avons dû redoubler de vigilance pour éviter les attaques de mildiou printanières. En effet, l’humidité des mois de mai et juin, associée à l’absence de vent inhabituelle dans la région, ont été très propices au développement de ce champignon, et le Grenache, notre cépage principal, y est particulièrement sensible.
Heureusement, dans les coteaux de Gigondas, terroir d’altitude plus frais, ces attaques se sont manifestées plus tardivement que dans la plaine ; aidés par le Mistral qui a commencé à souffler à partir de mi-juin, nous avons pu rapidement assainir le vignoble, sans subir trop de pertes.
L’été sec et chaud a ensuite préservé un bon état sanitaire dans les vignes et a favorisé une bonne maturation des grappes. Nos terroirs argileux ont conservé l’humidité printanière et les pluies du 10 août ont contribué à éviter une situation avec un stress hydrique trop important qui aurait engendré des blocages de maturité.
Arrivés en fin de saison, le millésime 2018 se caractérise par un décalage entre des acides déjà bas et des maturités phénoliques pas encore atteintes, ainsi qu’une hétérogénéité de maturité entre les parcelles. Les écarts acides/sucres sont liés aux fortes chaleurs du mois de juillet qui ont dégradé précocement l’acide malique dans les raisins. L’hétérogénéité provient quand à elle des conditions climatiques du printemps, qui ont généré des rendements variables selon les parcelles, et donc des vitesses de maturation différentes.
A Romane, la fraîcheur de nos parcelles a atténué ces phénomènes et a maintenu des acides cohérents ainsi qu’une maturation plus homogène. Mais il a tout de même fallu suivre de près l’évolution des profils des raisins. Une concentration des baies s’est amorcée vers mi-septembre ce qui nous a permis, avec le beau temps, de vendanger chaque parcelle à maturité optimale.
Nous avons commencé les vendanges le 10 septembre avec les parcelles les plus précoces destinées au Gigondas rosé. Les vendangeurs ont enchainé avec les Clairette des coteaux de Gigondas. La récolte des raisins des Gigondas rouges a débuté la semaine suivante. Les premières Syrah sont arrivées en cave le 19 septembre pour la cuvée Romane-Machotte. Nous avons ensuite cueilli les Mourvèdre pour le Domaine Grand Romane à partir du 26 septembre. Les Grenache ont été vendangés en fonction de la maturité de chaque parcelle, les derniers étant ceux de notre cuvée Le Pas de l’Aigle, récoltés du 9 au 12 octobre.
Les premières cuves ont maintenant terminé leur fermentation alcoolique. Cette année, les fermentations sont plutôt lentes et montent peu en température. Cela donne des vins sur le fruit mais un peu en retrait pour le moment. C’est pourquoi nous avons décidé de prolonger les cuvaisons avec des macérations post-fermentaires. Cela nous permet d’extraire plus de matière et d’optenir des vins bien équilibrés. Mais bien sûr, il faudra encore attendre la fin des élevages pour vraiment pouvoir définir le profil du millésime 2018 !